OBI FEMME 011-147

Tissage saki-ori

Obi tissé selon la technique de tissage sakiori dans des nuances vives et colorées.

Le sakiori est une technique de tissage traditionnelle japonaise développée au début du 18e siècle dans le nord du Japon qui utilise des chutes de tissus et de vêtements usés, finement lacérées et enroulées en boules puis tissées serrées en vêtements et autres produits d'usage quotidien (couvertures, vêtements, obi, couvertures de kotatsu...). La chaîne est généralement en coton ou en chanvre et la trame se compose de ces lanières de tissus usés. La rareté du coton (climat trop froid, culture inadaptée du nord du Japon et prix élevé) et des fibres textiles en général obligeait déjà les femmes des classes sociales les plus pauvres à trouver des astuces pour fabriquer des objets du quotidien et des vêtements à partir de chutes de tissus ou de tissus abîmés. Elles se regroupaient (car seuls les propriétaires terriens prospères pouvaient acheter un kimono d'occasion entier) pour acheter des balles de chutes de tissus (environ 22 kg) à des marchands itinérants, lavaient ces chiffons et les classaient. Les plus mauvaises chutes étaient déchirées en bandes étroites pour être tissées en saki-ori. Le rendu du tissage formait des bandeaux de 10 à 40 centimètres de large environ qui étaient assemblés afin de devenir des tapis, des couvertures, des vêtements de travail chauds, des vestes ou encore des obi.

Ce obi est tissé et recyclé à partir de nombreux tissus usés et colorés. Le tissage est régulier et fait joliment alterner couleurs vives et sombres. Ce obi fait partie maintenant des objets mingei, réalisés par des paysannes anonymes du nord du Japon pendant les hivers rudes qui ne permettaient guère de sortir et encore moins de participer aux travaux agricoles. Début 20e. Nord du Japon. Peut être porté replié en deux ou aux 2/3 mais aussi utilisé en déco comme tenture murale ou sur un tansu (commode japonaise).