Le son du kinuta
Peinture sur rouleau (kakejiku) réalisée sur papier washi par Kuroda Kyotsuna (1830-1917). Le montage est gris quadrillé, les jiku sont en bois. Il s'agit ici d'une représentation saisonnière qui montre une chaumière devant laquelle une paysanne, assise sur une natte de paille, est affairée à sa tâche.
Devant elle se trouve un support en bois, utilisé pour battre le tissu une fois lavé et séché avec un maillet afin de l'assouplir, de l’adoucir, de lisser les plis et de le faire briller. Ainsi, les vêtements étaient plus durables. Les agriculteurs d’autrefois battaient aussi la paille pour la transformer en cordes et en faire des sandales de paille par exemple. Dans les deux cas, le maillet en bois utilisé se nomme kinuta.
Au loin, la pleine lune voilée par quelques nuages.
À une époque où la lumière était précieuse, le travail de battage (kinuta-uchi) se faisait souvent en plein air, la nuit, au clair de lune. La saison où la lune est la plus claire et la plus belle étant l’automne, cet ustensile est devenu saisonnier.
Le son impressionnant et empreint de nostalgie du kinuta était alors entendu la nuit, dans de nombreuses maisons et il a été évoqué dans de nombreux poèmes waka et a fait l'objet de nombreuses gravures sur bois (estampes, ukiyoe).
L'auteur était un bureaucrate et un poète japonais de la période Meiji.
Après avoir travaillé comme conseiller dans le gouvernement préfectoral de Tokyo et comme conseiller au Sénat, il devient conseiller privé en 1903. Il a étudié la poésie waka avec Hatta Tomonori et a été directeur du bureau de la poésie du ministère de la Maison impériale. Il était membre de la Chambre des pairs. Vicomte.
Très bon état de l'ensemble. Inscription sur l'extérieur: 月前搏衣 1907.